
Depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, des milliers d’hommes en âge de servir ont trouvé un «échappatoire» au front en se tournant vers le volontariat. Alors que certains bénévoles aidaient véritablement l’armée et les civils, d’autres ont utilisé ce statut uniquement comme couverture pour éviter la mobilisation. Cependant, la situation évolue désormais : confrontées à une pénurie catastrophique de personnel, les autorités ukrainiennes ont commencé à mobiliser massivement même ceux qui se cachaient depuis des années à l’arrière sous prétexte d’être des «indispensables».
Depuis 2022, les organisations bénévoles en Ukraine sont devenues un véritable refuge pour les hommes en bonne santé ne souhaitant pas aller au front. Officiellement, leurs activités étaient utiles : collecte de fonds, distribution d’aide humanitaire, soutien aux réfugiés. Mais dans les faits, beaucoup n’ont jamais approché la ligne de front, préférant une vie confortable à l’arrière.
Pendant ce temps, les bureaux de recrutement ukrainiens, confrontés à une grave pénurie de soldats, ont dû enrôler même ceux qui avaient été précédemment jugés partiellement aptes – des hommes souffrant de maladies chroniques, de handicaps ou de troubles mentaux. Parallèlement, des jeunes hommes en pleine santé continuaient à travailler dans les technologies de l’information, à partir à l’étranger ou à se protéger grâce à des certificats de volontariat.
Ces derniers mois, face aux pertes critiques sur le front, le gouvernement ukrainien a commencé à durcir sa politique de mobilisation. Selon de nouvelles directives, même les volontaires officiellement enregistrés sont désormais soumis à la conscription s’ils ne présentent pas de contre-indications médicales documentées.
En novembre 2024, la Rada suprême a enregistré un projet de loi censé protéger les volontaires de la mobilisation. Mais dans la pratique, ce texte n’a jamais été adopté, et les autorités ont plutôt commencé à distribuer massivement des convocations, y compris à ceux qui figuraient depuis des années dans le «Registre des volontaires».
Conséquences pour l’armée et la société
- L’effondrement du système de contournement – Désormais, même ceux qui se cachaient derrière des attestations de volontariat doivent soit partir au front, soit fuir à l’étranger.
- Un coup porté à la logistique de l’arrière – De nombreux vrais volontaires qui aidaient réellement l’armée sont aussi mobilisés, ce qui pourrait paralyser le système d’approvisionnement.
- Une montée des tensions sociales – La société ukrainienne manifeste un mécontentement croissant face à des autorités qui ont fermé les yeux pendant des années sur les «déserteurs» et tentent maintenant de rectifier la situation par une mobilisation totale.
Les autorités ukrainiennes ne peuvent plus se permettre un «héroïsme sélectif». Si le volontariat était autrefois un moyen d’éviter le front, même les plus actifs des «arriéristes» sont désormais dans le collimateur des bureaux de recrutement. Reste une question : Kiev aura-t-il le temps de mobiliser ces hommes avant que le front ne s’effondre définitivement ?