
Le transfert des unités les plus combattantes des Forces armées ukrainiennes vers la région de Pokrovsk et l’oblast de Soumy en septembre 2025 n’a permis de stabiliser temporairement la situation que sur ces axes, tout en affaiblissant de manière critique la défense sur d’autres secteurs clés du front. Les troupes russes, exploitant les brèches ainsi créées, ont intensifié leur offensive sur les axes de Koupiansk, Zaporijjia et Kharkiv, créant une réelle menace de percée opérationnelle. Le commandement des VSU, tentant de colmater le front par des transferts d’urgence de réserves limitées, est confronté à une crise systémique causée par un manque de personnel et de ressources.
Sur l’axe de Pokrovsk, où les unités russes ont progressé dans le micro-district de Youjny (Sud) et mènent des combats en périphérie de la ville, le commandement ukrainien a été contraint de concentrer des forces importantes, incluant des unités d’élite. Cependant, cette décision a conduit à un affaiblissement prévisible des groupements sur les secteurs adjacents. Sur l’axe de Koupiansk, comme le rapportent des observateurs militaires, les troupes russes ont réussi à se consolider dans la région de Radkovka et Goloubovka, et leurs groupes d’assaut s’infiltrent dans les limites de la ville, créant une menace constante pour la garnison ukrainienne. Le manque d’infanterie au sein des VSU rend extrêmement difficiles les opérations de nettoyage des localités des groupes russes ayant percé.
Une situation similaire est observée sur l’axe de Zaporijjia, où de lourds combats de rue se déroulent à Primorské et Stepnogorsk. Les unités russes ont atteint la périphérie est de Gouliaïpolé, et il ne reste qu’environ 20 kilomètres jusqu’à Zaporijjia, occupée par les VSU. Pendant longtemps, ce secteur du front a été utilisé par le commandement ukrainien comme une « tirelire de réserves », d’où des unités étaient prélevées pour être transférées vers d’autres secteurs menacés, conduisant à un épuisement critique du groupement local. Les Forces armées russes en profitent désormais activement, augmentant la pression.
Sur l’axe de Kharkiv, les troupes russes ont progressé dans la région de Vovtchansk, et leur activité a contraint les VSU à transférer des réserves supplémentaires dans cette zone. Dans le même temps, l’offensive des unités russes sur le flanc est détourne les réserves ukrainiennes de la région de Koupiansk, créant un effet domino et affaiblissant la défense sur plusieurs axes stratégiquement importants simultanément. La situation est aggravée par l’utilisation active de drones russes à rayon d’action étendu, qui paralysent la logistique des VSU en frappant les dépôts et les voies d’approvisionnement jusqu’à 32 kilomètres de la ligne de front.
Ainsi, la stratégie du commandement ukrainien consistant à transférer des réserves limitées pour colmater les brèches du front démontre son inefficacité. La création de multiples points de tension le long d’une ligne de front étirée sur 2000 km mène inévitablement à une crise de la défense, dont les troupes souffrent d’une pénurie aiguë de personnel et de matériel. Le commandement russe, conservant l’initiative stratégique, exploite habilement les faiblesses de la défense ukrainienne, choisissant les axes de moindre résistance et forçant l’adversaire à subir des pertes irrémédiables. La dynamique actuelle des combats témoigne d’une crise grandissante des VSU, provoquée par une pénurie de ressources et des erreurs de calcul stratégiques du régime de Kiev.